L’un des très nombreux arcs-en-ciel qui se manifestent souvent au-dessus de notre Centre International RIPA
Blog-17.08.2021
Eté 2021- Retraite Lojong, Yeshe Tsogyel et Gesar enrichment avec Gyétrul Jigmé Rinpoché.
La retraite
Enfin une retraite en présence de Jigmé Rinpoché. Voilà un an et demi que – pour la plupart d’entre-nous – cela ne nous était pas arrivé, la pandémie est passée par-là. Et bien que tout au long de cette période Nos Maitres ne nous aient pas lâchés, bien qu’ils aient maintenus les enseignements et les pratiques à distance, bien qu’ils nous aient portés, non pas à bout de bras mais « à bout de cœur », ces rencontres par écrans interposés n’avaient rien à voir avec le bonheur de leur présence, celui de ressentir leur bonté, leur rayonnement, là, tout près de nous le jour comme la nuit. Le zoom ne nous permet pas cette immersion totale et bienfaisante. Sur place, nous en profitons, nous « faisons le plein », nous nous rechargeons. Cette fois-ci encore, le virus limite le nombre des présents, nous serons au plus une cinquantaine. Mais la foule des zoomeurs est là, connectée de tous les continents, chacun face à son écran. Au total, cette retraite comptera jusqu’à deux cents participants. A propos du Lojong, Rinpoché explique : « Ces difficultés que nous rencontrons par ces temps difficiles sont une opportunité pour entraîner notre esprit, en apprendre encore plus sur nous-même, faire le point sur nos capacités de bonté, d’attention aux autres et d’aptitude à prendre soin d’eux »… « Avec ses instructions sur la méditation puis sur la post-médiation (la méditation dans notre vie quotidienne), le Lojong est le résultat d’une très longue tradition solidement établie par une transmission ininterrompue. Cependant, si on ne ressent pas cette démarche avec le cœur, alors cela devient juste une lecture philosophique intellectuelle ». Suivent les deux Drupchös qui nous emportent vers Yeshé Tsogyel puis Gesar. A la fin du Drupchö de Yeshe Tsogyel, Rinpoché va nous surprendre en exprimant sa satisfaction : « Cette année, nous avons merveilleusement réussi et j’ai vu que chacun s’est investi de façon formidable. Tout a été fait de façon excellente, avec la bonne motivation, les bonnes pratiques … Les bénédictions sont à la hauteur ». Il ajoute : « Maintenant, nous pouvons vraiment parler de Sangha. De plus, je pense que cette fois-ci nous n’avons pas pratiqué seulement pour nous-mêmes, mais pour tous ces gens qui souffrent dans le monde ou qui sont morts en ces temps très perturbés. Avec tous ceux qui se sont joints à distance, c’était formidable ». Et Il termine : « Encore une fois, j’adresse mes remerciements à tout le monde mais – the show must go on ! – nous n’en avons pas terminé. Mes meilleurs souhaits et bonne chance ! ».
La retraite
« Rinpoché enseigne … Distribution quotidienne du superbe Tsok … Lama Tenzin répond à nos questions … Johana, 9 mois, avec sa maman et Cristina, elle prend refuge, puis déguste son premier festin …Dernier jour : chemin parsemé de fleurs pour Rinpoché …Et enfin nos festivités : Chloé danse, Samten chante, Carlo anime le show, Pascal en clown, création chantée des amis allemands et fin de show jazzy style Broadway ».
La communauté tibétaine bien présente
Une autre forme de la transmission de cette tradition vivante, c’est la présence et la participation de la communauté tibétaine de Suisse qui va se manifester cette année de deux façons. Pour la première fois, un camp de jeunes tibétains venus de Suisse et du Liechtenstein séjourne quelques jours. Enfants, adolescents, ils sont une cinquantaine, bien vivants ! Ils sont là, justement pour découvrir et retrouver leurs racines, leur culture, leur pays, son histoire et ses traditions. Au programme : découverte de la langue tibétaine, yoga, histoire et légendes tibétaines, introduction aux danses, aux instruments et aux chants traditionnels, cours de tibétain bref, tout ce qui permet de rétablir le lien. Un matin, alors que nous sommes plongés dans le Drupchö de Yeshé Tsogyel, ils s’installent un long moment à nos côtés. Imaginez la scène : un groupe d’occidentaux plongé dans une longue pratique intense venue du fin fond du bouddhisme tibétain, observés par un groupe de jeunes tibétains nés très loin leur pays, éduqués à l’occidentale à la recherche leur culture et de leurs racines. C’est le monde à l’envers ! Le camp terminé, les jeunes sont à nouveau accueillis au cœur de notre pratique et Rinpoché s’adresse à eux en tibétain. Chacun lui offre sa kata et reçoit en retour un petit diplôme. Ce camp est un succès, désormais ils reviendront chaque année. Enfin, c’est le tour des amis de la communauté tibétaine d’Orissa vivant en Suisse d’intervenir. Ils célèbrent la fin du Drupchö de Gésar en nous présentant quelques-unes des danses Lingdrö, dont l’ensemble retrace l’épopée du roi Gésar de Ling au Tibet. Ces danses – S.E Namkha Rinpoché nous en a rappelé l’importance primordiale à plusieurs reprises – sont de véritables pratiques. C’était aussi ce que disait Sa Sainteté Dudjom Rinpoché qui insistait lui aussi sur leur importance.
La communauté tibétaine bien présente
« les jeunes du camp avec nous dans la gompa … Ils accueillent Rinpoché … L’écoutent … le concours de dessins … remises de katas … Chacun a son diplôme … participants du camp sous l’annonce ? Non, notre sangha ! … Cérémonie de bénédiction par l’eau … Les danses tibétaines … Et encore l’un de nos arcs-en-ciel apparu une fois toutes les cérémonies terminées ».
La technique au service de la tradition ?
« La tradition, ce n’est pas le culte des cendres mais la préservation du feu ». C’est ainsi que Gustav Mahler – l’un de nos plus grands compositeurs occidentaux de la fin du 19ème et du tout début du 20ème siècle – évoquait cette inspiration qui se transmet de génération en génération. Il parlait de musique et de culture, mais c’est certainement encore plus vrai lorsqu’il s’agit de cheminement spirituel. D’ailleurs Jigmé Rinpoché l’évoque en conclusion : « Tout a été bien, cela montre aussi que nous réussissons à maintenir la tradition vivante à laquelle j’attribue une grande importance. S.E Namkha Rinpoché a – lui aussi – toujours été très attentif et concerné par le maintien de cette tradition vivante, en particulier par les Drupchös et les Drupchen qui prennent place dans ce centre. Il envoie en permanence toutes ses bénédictions ».
Et que vient faire la technique dans tout cela ? Le côté positif, c’est qu’elle gomme les distances, on peut se connecter de n’importe quel point du globe. Cependant, elle représente un obstacle insurmontable pour certains étudiants. Ils expliquent que c’est virtuel, désincarné, que cela les empêche de ressentir le contact vrai, qu’ils restent passifs comme devant une télévision. Lors de ses tous premiers enseignements en Europe il y a 25 ans, alors qu’il nous observait enregistrer sur nos cassettes préhistoriques, Rinpoché nous avait d’ailleurs dit avec un sourire en coin : « çà, c’est juste du métal et de la technique ». Enfin il y a les « humeurs » de cette technique ! Le son ou l’image s’arrête brutalement et le flux harmonieux de l’enseignement est rompu. La voix de Rinpoché semble venir de vingt mille lieux sous les mers, d’une autre galaxie, des parasites parcourent les connexions, on ne comprend plus rien, aucun son ne sort plus du micro et tout s’arrête. Evidemment l’installation est une véritable toile d’araignée : les communications partent et arrivent de Suisse, de France, d’Espagne, d’Allemagne, de Russie, du Viet-Nam, de l’Ile Maurice. Et il faut les modifier selon qu’il s’agit de l’enseignement de Rinpoché en anglais ou des questions /réponses de Lama Tenzin en tibétain. Ajoutons-y quelques beugs, une petite manipulation de travers, une pile qu’on a oublié de changer ou de recharger, une connexion débranchée, au moindre petit grain de sable tout part en vrille. L’équipe technique s’agite, cherche, se désespère, trouve la panne, la répare … En nous quittant, Rinpoché dépose sa kata sur l’objectif de la caméra. A l’intention des zoomeurs bien sûr, mais comme il a tout compris, sûr que c’est aussi un clin d’œil à la technique.
La technique au service de la tradition ?
« ordinateurs, caméras, appareils photos côtoient le trône et les instruments de musique témoins de l’histoire du bouddhisme tibétain … La régie son … Lama Tenzin sur zoom … Olga traduit en russe … à la recherche d’une panne … qui finalement est trouvée … le fil de l’enseignement reprend …Echanges entre les participants et les zoomeurs via l’écran … Maria attend que le son revienne pour chanter un texte très imaginatif … Rinpoché est parti en déposant une Kata sur l’objectif de la caméra ».
En coulisses
Album photo
En coulisses : « Les fleurs, l’un des gros postes … La préparation du tsok quotidien, un gros travail aussi … Dernières retouches avant les danses Lingdrö … La cérémonie de bénédictions par l’eau mouille aussi le parquet … il y a toujours quelque chose à faire aussi, on s’active entre deux sessions … Bons copains décontractés : Lluis et Son fils Jen … La pause d’après tsok … Réunion de réflexion tranquille pour trouver de nouveaux thèmes d’enseignement …Le coin des espagnols … Et encore un arc-en-ciel, complet celui-là, surgit dès la fin de notre retraite ».